Les startups de lancement allemandes font la course pour développer leurs manifestes de lancement

VALLETTA, Malte – Rocket Factory Augsburg a ajouté deux autres clients à son manifeste de lancement une semaine après que la start-up allemande rivale Isar Aerospace a obtenu son premier.

Sur les trois startups allemandes en lice pour un financement de l’ESA alors qu’elles se précipitent pour lancer des lanceurs de petits satellites concurrents l’année prochaine, seule HyImpulse Technologies n’a pas encore annoncé de client pour sa fusée.

Après avoir obtenu son premier contrat avec la société sœur OHB Sweden AB le 31 mars pour le lancement d’une seule mission, Rocket Factory Augsburg a annoncé le 27 avril avoir signé des contrats de lancement avec OHB Cosmos et LuxSpace pour des missions mi-2024 et 2025. Les sociétés n’a pas identifié de charges utiles pour les deux lancements dédiés.

Rocket Factory Augsburg, le bras de lancement de la société allemande de technologie spatiale OHB SE, développe son lanceur RFA One à trois étages, conçu pour transporter 1300 kilogrammes sur une orbite polaire de 300 kilomètres. Le véhicule devrait être lancé pour la première fois en 2022 depuis le port spatial norvégien d’Andøya.

Isar Aerospace, qui a pour objectif de lancer sa fusée Spectrum à deux étages d’Andøya en 2022, a annoncé son premier contrat de lancement le 22 avril. Airbus Defence and Space a choisi la startup basée à Munich pour lancer un futur satellite d’observation de la Terre sur une orbite héliosynchrone. Le contrat comprend une mission ferme avec des options pour des lancements supplémentaires. Les entreprises n’ont pas précisé quand le premier de ces lancements aurait lieu.

Isar Aerospace, qui compte Airbus Ventures parmi ses investisseurs, développe la fusée Spectrum à deux étages pour livrer jusqu’à 700 kilogrammes de charge utile en orbite héliosynchrone. La société, qui vise à lancer Spectrum en 2022. a récemment organisé l’utilisation exclusive de l’une des deux rampes de lancement en construction au centre spatial norvégien d’Andøya. Le bail de 20 ans permettra à Isar Aerospace de déployer des charges utiles sur des orbites héliosynchrones et polaires.

HyImpulse Technologies, quant à lui, développe le lanceur SL1 à trois étages, conçu pour transporter des charges utiles allant jusqu’à 500 kilogrammes en orbite terrestre basse. Le véhicule devrait faire ses débuts en 2022.

Transformer les parties prenantes en clients

L’annonce de RFA le 27 avril marque la deuxième fois que la société remporte des contrats avec d’autres parties de sa société mère OHB SE. OHB Cosmos signe des vols à bord de lanceurs du monde entier. Plus récemment, il a géré le lancement du satellite de communication GMS-T à bord d’une fusée Rocket Lab Electron.

LuxSpace, propriété d’OHB, est un fournisseur de solutions microsatellites qui propose une plate-forme satellite clé en main appelée Triton-X, dont le développement a été cofinancé par l’ESA. La plate-forme satellite peut être adaptée à un certain nombre d’applications, notamment les communications, l’observation de la Terre et en tant que démonstrateur technologique.

Comme RFA, Isar Aerospace a trouvé son premier client de lancement parmi ses parties prenantes. Bien qu’Airbus Ventures, basé dans la Silicon Valley, opère indépendamment d’Airbus, la société de capital-risque de démarrage recherche des startups susceptibles d’avoir un impact sur une industrie aérospatiale partiellement dominée par Airbus.

Bien qu’Airbus Defence and Space n’ait pas divulgué le satellite auquel il pensait pour son futur lancement Spectrum, la société travaille actuellement sur au moins deux constellations d’observation de la Terre destinées à des orbites héliosynchrones.

L’un d’entre eux, Pléiades Neo, sera composé de quatre satellites de 750 kilogrammes, dont le premier devrait être lancé le 29 avril sur une fusée Vega exploitée par Arianespace avec cinq charges utiles plus petites. Airbus prévoit d’utiliser Vega et le prochain Vega C d’Avio pour lancer les trois autres satellites Pléiades Neo, qui sont tous trop lourds pour la capacité annoncée de 700 kilogrammes de Spectrum en SSO.

La constellation Composante Optique 3D (CO3D), une entreprise commune d’Airbus et de l’agence spatiale française CNES, semble mieux adaptée à la fusée d’Isar Aerospace. Bien que la constellation initiale de quatre satellites CO3D devrait être lancée à bord d’un Vega C en 2023, Airbus prévoit que la constellation pourrait atteindre entre 12 et 24 satellites. À 300 kilogrammes chacun, ces satellites seraient bien dans les capacités projetées de Spectrum pour en lancer deux à la fois.

Une course à trois pour le financement de l’ESA se réchauffe

En plus de concourir pour remporter des contrats de lancement, Isar Aerospace, Rocket Factory Augsburg et HyImpulse Technologies participent également au concours de microlauncher de l’Agence spatiale allemande DLR.

Le concours, qui est organisé en collaboration avec l’ESA, attribuera à l’une des trois startups un financement de 11 millions d’euros (13 millions de dollars) plus tard cette année. Le financement doit être utilisé pour soutenir un vol de qualification qui transportera gratuitement une charge utile pour une université ou un établissement de recherche. Un deuxième prix de 11 millions d’euros de financement sera ensuite décerné en 2022 comme dernière étape du concours.

Lors de l’évaluation des trois startups, le jury du DLR examinera les aspects techniques et la faisabilité commerciale de chaque lanceur. En conséquence, le succès de chaque startup dans l’obtention de financement et la signature des contrats de lancement jouera un rôle dans ses chances de remporter le concours.

Pour accompagner les trois startups de lancement sur leur chemin vers la rampe de lancement, l’Agence spatiale européenne a octroyé à chacune 500 000 euros de financement en novembre dans le cadre du programme Boost! initiative, un programme de l’ESA qui vise à promouvoir de nouveaux services de transport spatial commercial. L’agence a adopté Boost! lors de Space19 +, une réunion du conseil au niveau ministériel de l’ESA qui s’est tenue en novembre 2019, et a annoncé un appel à propositions ouvert en avril.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *