L’approche européenne et le débat pour aider les startups pendant COVID-19

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La semaine dernière, le Royaume-Uni est devenu le dernier pays européen à annoncer un fonds pour les startups impactées par COVID-19. Le 20 avril, le gouvernement britannique a dévoilé un fonds de 1,25 milliard de livres sterling composé de deux packages: un fonds de co-investissement de 500 millions de livres sterling soutenu par le gouvernement et le secteur privé, ainsi que 750 millions de livres sterling de subventions et de prêts par le biais de l’agence britannique pour l’innovation. L’annonce au Royaume-Uni fait suite aux efforts similaires déployés par les pays européens alors qu’ils se battent pour protéger l’innovation technologique afin de soutenir la croissance future.

Le premier cycle de plans de relance financière européens annoncé en mars comprenait des mesures de chômage temporaire, des reports de charges sociales et fiscales et une aide à la liquidité pour aider les petites et moyennes entreprises touchées par la crise. Mais ces mesures n’étaient généralement pas accessibles aux startups à forte intensité de recherche avec peu ou pas de chiffre d’affaires. En réponse, les écosystèmes des startups ont lancé des enquêtes et soumis des demandes d’assistance d’urgence spécifiquement pour les startups.

Voici quelques exemples de réponses du gouvernement européen à ces demandes de démarrage:

La France, qui a pris les devants en promettant un programme de 4 milliards d’euros pour les startups comprenant un financement relais, des garanties d’État pour les prêts et des allégements fiscaux fin mars.

La Suisse lancera des garanties d’aide d’urgence spécifiquement pour les startups, sur la base des résultats d’une enquête selon laquelle la majorité des startups n’ont pas pu accéder à l’aide de liquidité de 20 milliards de francs offerte par le gouvernement suisse.

Le Portugal a annoncé un ensemble de 25 millions d’euros de mesures de secours pour les startups, composé de divers programmes d’incitation comprenant des services d’incubation, des salaires minimums jusqu’à dix employés et des prêts.

L’Allemagne, qui a annoncé début avril un fonds de sauvetage de 2 milliards d’euros pour les startups, est toujours en discussion sur sa mise en œuvre.

À l’instar des débats en cours aux États-Unis, l’écosystème des startups en Europe continue d’être divisé sur la question de savoir si les startups soutenues par des entreprises devraient concurrencer les petites entreprises les plus durement touchées pour l’argent des contribuables.

Alors qu’une majorité d’entrepreneurs européens se réjouissent d’une bouée de sauvetage gouvernementale, certains expriment leur prudence. Toon Vanagt, un entrepreneur belge, explique à tech.edu que ce sont les capital-risqueurs, et non les contribuables, qui devraient aider les startups prometteuses mais à haut risque. Il demande à ses collègues entrepreneurs de réfléchir à la question: «Comment se fait-il que votre capital-risque ne vous fasse plus confiance pour générer des revenus et compenser vos risques, et maintenant vous voulez que le gouvernement vous fasse confiance pour générer ces revenus?» Robert Klein, un investisseur basé au Royaume-Uni avec LocalGlobe, partage une opinion similaire avec sifted.eu. Il croit que les startups ont plus d’options pour survivre avec l’aide d’investisseurs de semences actifs que les petites entreprises locales. À l’instar des États-Unis, les craintes que les investisseurs soient potentiellement protégés de leurs pertes par l’argent des contribuables sont soulevées.

Alors que la crise continue de se dérouler, il reste à voir comment la communauté des startups sera affectée à long terme.

À court terme, l’activité des investisseurs chinois, au lendemain de COVID-19 en Chine, pourrait indiquer ce qui nous attend à travers le monde au cours des prochains mois. Au cours du premier trimestre 2020, il y a eu une baisse de 39% des transactions avec les sociétés chinoises financées par du capital-risque et une baisse similaire des transactions soutenues par les entreprises, selon CB Insights. Les startups en phase de démarrage ont été touchées de manière disproportionnée, les investisseurs en phase de démarrage se concentrant sur la gestion de leurs portefeuilles existants.

Le financement des startups faisait déjà face à des perspectives plus maigres en 2020. Avec la pression exercée par COVID-19, il sera difficile de savoir si les startups qui ont fermé leurs opérations cette année auraient pu s’en sortir dans d’autres circonstances.

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