Une leçon du Canada: les startups peuvent mener la reprise économique

Big Tech a généralement bien fait dans cette pandémie. Zoom, Slack, Netflix, Amazon – ce sont les grands gagnants de l’économie COVID.

Mais l’expérience des startups technologiques, en revanche, a été complètement différente. Le capital-risque se tarit. Les entreprises de la Silicon Valley ont licencié des milliers de travailleurs dans un compte rendu par le New York Times appelé le «grand déroulement». C’est une période extrêmement précaire pour les investisseurs, les entreprises et les employés. Mais tout le monde souffre en ce moment – pourquoi le reste d’entre nous devrait-il se soucier des startups?

Parce que ces entreprises jouent un rôle économique beaucoup plus large que ce que nous leur accordons, et nous en aurons tous besoin à l’avenir. Les startups technologiques ne sont pas seulement des applications, des baby-foot et des introductions en bourse – ce sont des entreprises qui créent un nombre disproportionné d’emplois de haute qualité. Ils stimulent la croissance économique. Et ils fournissent des produits essentiels qui rendent des industries entières d’entreprises établies plus productives et compétitives. Ils transforment l’économie que nous avons en l’économie dont nous allons avoir besoin.

Six pôles technologiques de l’Ontario (dont celui que je dirige) se sont récemment regroupés pour étudier l’importance économique plus large des startups. Les données sont canadiennes, mais les résultats sont pertinents pour les gouvernements, les investisseurs et les entreprises du monde entier. Ce sont des leçons importantes pour quiconque souhaite que l’économie américaine prospère après la pandémie.

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Leur rapport, The Post-Viral Pivot, montre comment les startups sont connectées à une constellation d’industries avancées – l’intelligence artificielle, les technologies propres, les soins de santé – qui stimulent la création d’emplois et la croissance économique.

Les entreprises de ces secteurs créent une part disproportionnée de nouveaux emplois, y compris des postes hautement rémunérés dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Alors que l’Amérique tentait de rétablir son secteur manufacturier traditionnel, le Canada se tournait vers les STEM.

Les emplois STEM ne sont pas pour tous les travailleurs, mais nous devons encore les doubler – ce sont des postes clés dans l’économie mondiale à l’avenir. Depuis la récession de 2008-2009, l’emploi dans l’industrie canadienne du logiciel a augmenté quatre fois plus rapidement que la création d’emplois dans le secteur privé. Ces secteurs et d’autres secteurs industriels avancés représentaient environ 8% de tous les emplois du secteur privé canadien au cours de la même période. Les entreprises travaillant dans la conception de systèmes informatiques ont créé trois fois plus de nouveaux emplois que l’ensemble de l’industrie canadienne de la fabrication de véhicules et des pièces.

Les secteurs clés de l’industrie technologique (y compris les logiciels, la conception de systèmes informatiques, la fabrication de composants électroniques et la fabrication d’équipements médicaux) ont connu une croissance du PIB beaucoup plus rapide que le reste de l’économie, le rythme s’accélérant ces dernières années. Ces secteurs font plus de recherche et développement, ils ont des taux de productivité du travail plus élevés et ils exportent plus.

Ces changements sont motivés par la demande mondiale universelle d’outils plus sûrs, plus propres et plus productifs. Les entreprises qui les fournissent sont et continueront d’être des fournisseurs essentiels.

À moins, bien sûr, qu’ils ne survivent pas à la pandémie. Le rapport montre également les risques de permettre aux startups de dépérir sur la vigne avant d’avoir la chance de devenir les superstars technologiques de demain.

L’incertitude du climat d’investissement actuel a troublé les marchés, mais elle risque également de perturber le flux d’investissements providentiels et de capital-risque dont les entreprises en démarrage ont besoin pour devenir des entreprises rentables ou des superstars. Avec le capital et les clients en retrait, les startups sont particulièrement touchées – à l’échelle mondiale, les deux tiers des startups ont déclaré qu’elles manqueraient d’argent dans les six mois.

Au Canada, la communauté de l’innovation s’est regroupée pour faire pression pour obtenir plus d’argent de relance fédéral d’une voix unifiée. Le gouvernement a injecté de l’argent frais dans un nouveau programme de financement provisoire de BDC Capital pour soutenir les jeunes entreprises financées par des entreprises par le biais d’instruments de capitaux propres et de prêts.

Mais aux États-Unis, des milliards de dollars en fonds de relance fédéraux destinés également aux petites entreprises ont été acheminés à plus de 300 entreprises publiques – dont certaines ont dû le restituer pour limiter l’examen public. Pendant ce temps, il y a un débat au sein de la communauté de l’innovation américaine sur la question de savoir si les startups soutenues par des entreprises devraient même être éligibles aux prêts fédéraux destinés aux petites entreprises sans moyens secondaires de se procurer des capitaux. Et les investisseurs s’appuient sur l’argument selon lequel ils ne peuvent pas simplement distribuer de l’argent sans certitude que les entreprises survivront à la pandémie.

Tout cela pourrait entraîner la perte de très nombreux emplois. Au Canada, la modélisation du rapport montre qu’une baisse de 25% de l’emploi dans les secteurs où opèrent la plupart des startups supprimerait 274 000 postes. Si cela était appliqué proportionnellement aux États-Unis, cela signifierait environ 2,7 millions d’emplois – une perte massive d’emplois et de talents qui pourraient aller ailleurs.

Les investissements perdus, l’innovation perdue, les emplois perdus et les talents perdus comptent. Google, Facebook et Apple sont les employeurs dominants actuels de la technologie, mais le monde d’aujourd’hui nous arrive de plus en plus vite. Certaines des startups d’aujourd’hui grandiront pour défier ces géants – la seule question est de savoir qui récoltera les emplois et les avantages économiques.

Le paysage économique du Canada est différent; il y a une plus grande collaboration entre le secteur public et privé pour le soutien au démarrage. Quoi qu’il en soit, la leçon à retenir pour tout le monde, y compris pour l’Amérique, est que les économies doivent tirer parti des entreprises et des industries qui sont les plus susceptibles de croître. Big Tech est un secteur d’entreprises qui dominent maintenant, mais les startups sont la prochaine génération. Chaque pays a besoin d’un pipeline sain de ces entreprises pour créer des idées, des emplois et une croissance après la pandémie. Le Canada le sait, et l’Amérique le devrait aussi.

Yung Wu est PDG de MaRS Discovery District, un centre d’innovation à Toronto.

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